Personne ne se réveille un beau matin en réalisant qu'il souhaite être aux pieds d'une femme, du moins je ne le pense pas. Il s'agit plutot à mon sens d'un processus plus ou moins long et plus ou moins inconscient chez chacun(e) qui amène à une prise de conscience de ce désir, puis à son acceptation ou à son refoulement.

En ce qui me concerne, la surprise vient du fait qu'au départ, je n'etais pas celui qui léchait les talons sur ordre d'une Maitresse... mais bien au contraire, celui qui tenait le paddle d'une main de fer et qui tenait à ma botte les jeunes femmes désireuses de se soumettre à ma volonté.

Mes pratiques étaient diverses, s'orientant tout aussi bien vers les pratiques douloureuses physiquement, que vers les tortures d'ordres plus psychologiques et/ou cébrales.

Mais alors... comment en arriver à se retrouver de l'autre coté du fouet ?

Plusieurs raisons à cela... En voici quelques unes, il est cependant impossible de relater exhaustivement tous les éléments m'ayant conduit à m'agenouiller.

Tout d'abord,  bien évidemment, un goût prononcé pour la féminité. Celle ci se trouve bien évidemment très présente chez une femme qui se laisse traiter comme une simple chienne, mais est tout à fait exacerbée chez une femme autoritaire, stricte, élégante. Associez ces traits aux idées de puissance et de pouvoir, et vous faites alors face à une créature troublante,  pour qui vous vous sentez vulnérable... et qui étrangement vous fait aimer cela... 

Au même titre que certains trouvent un plaisir paradoxal dans la peur éprouvée dans les Montagnes Russes ou dans les films d'épouvantes, une femme dominatrice peut éveiller en chacun des sensations inédites et troublantes.

En parallèle de cette esthétique féminine. Mon expérience en tant que dominant m'avait également permis de comprendre de plus en plus le plaisir de mes " victimes", jusqu'à aboutir à une certaine forme d'empathie avec ces désirs et plaisirs.

Ironie, je commençais à réfléchir au sens du Maitre et de son esclave.

Sans aller aussi loin qu'Hegel évidemment, je trouvais au contraire que malgré le plaisir que je prenais à " abuser" de ces soumises, j'étais également " fournisseur" de leur plaisir d'être torturées, et humiliées pour satisfaire l'autre.

Paradoxalement, bien qu' " utilisateur", je me retrouvais  donc " utilisé" comme fournisseur de ce plaisir de subir pour l'autre et désireux d'y goûter à mon tour. 

Un(e) soumis(e) est il/elle narcissique ? La personnante dominante n'est-elle pas censé être le centre d'attention de son esclave ? Mais l'esclave n'est il paradoxalement pas au centre de l'attention et de l'action, comme le jouet qu'utilise un enfant ?

Au final, qui sert qui dans ce type de relation ? chacun trouvera sa réponse... Mais à mon sens, Il s'agit d'un don mutuel.

Le Maitre(sse)  donne à son esclave son plaisir d'être utilisé, son plaisir de s'offrir,  quand l'esclave donne à son Maitre(sse) sa dévotion et ses services en retour.

Aucun n'abuse du don de l'autre  et ne " trompe" donc l'autre, il s'agit d'une complémentarité qu'il convient de trouver avec la bonne personne. Comme dans tous types de relation, que ce soit l'amour, ou l'amitié,  nous recherchons tous à nous offrir les uns aux autres. Il y'a juste des façons plus.... "cruelles" de le faire ;)

Est ce que cela fait de moi ce que l'on appelle un switch ?

La question est vaste, je serais malgré tout  tenté de répondre à chaud : non.

Car bien que j'ai aimé profiter des services de mes soumises dans mes débuts, je suis à mon sens plus dans mon élément lorsque je suis à genoux, en attente de subir et surtout, de servir. Il s'agit bien d'une volonté de s'offrir pour le plaisir d'une Maitresse.

En conclusion, pourquoi être soumis ?

....Comme le dit l'adage de la vie de tous les jours " le plaisir d'offrir" :)

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